"Le Karaté est trop violent pour être pratiqué par des femmes". ou alors "Les femmes qui font du Karaté sont des garçons manqués."...
Que d'idées reçues et d'images déformées de la réalité. Il n'y a qu'à observer autour de soi, dans chaque club Shotokaï, nos amies karatékas : elles n'ont pas ces morphologies disgracieuses dont parlent ceux qui ne savent pas. Au contraire...
Une fois tordu le cou à ces fausses idées, il est néanmoins nécessaire de se poser la question : "Y a-t-il une différence dans le Karaté et notamment dans le style Shotokaï, entre les hommes et les femmes ?".
La réponse, tirée de l'expérience, peut être rapidement : non ! Il n 'y a pas de cours spécifique pour les femmes et dans les cours communs, il n'y a pas de travail différent. Il ne faut pas oublier que l'important, c'est de donner, à tout moment, le maximum de soi-même. Dans ces conditions, il ne peut pas y avoir de pratique différente.
Il ne semble pas que la recherche de l'efficacité passe par une constitution physique particulière mais plutôt par un développement harmonieux du corps et par un état d'esprit naturel et disponible.
Elles sont bien là sur un pied d'égalité avec les pratiquants masculins.
Sont-elles plus ouvertes à la perception des choses, plus sensibles au corps ? Il ne m'appartient pas ici d'y répondre.
Peut-être nous permettent-elles, en Kumité par exemple, d'être plus naturels car nous ressentons moins la sensation de risque, de rivalité ? Et pourtant, cela ne devrait pas être le cas : chaque attaque doit être déterminante pour notre survie.
De même, il ne s'agit pas de "s'adapter" au partenaire féminin mais d'être sincère à tout moment et de rechercher l'harmonie avec lui. L'absence de "compétition" ne doit jamais nous faire oublier que le combat est permanent, surtout avec soi-même.
Et comme l'a dit Maître EGAMI : "Si le corps est limité, l'esprit peut aller plus loin".
Pierre-Jean BOYER |