Maître MURAKAMI est toujours là, présent parmi nous, guidant nos entraînements et nos actions dans notre vie.
La personnalité de Tetsuji MURAKAMl faisait de lui un véritable Maître dont nous sentions, au début toujours confusément, toute la richesse qu'il pouvait nous apporter bien sur; dans la pratique du Karaté mais aussi dans la vie de tous les jours, dans notre vie d’être humain.
Comment expliquer autrement que tant d’élèves,qui avaient du pour des raisons professionnelles ou géographiques s'éloigner du Maître, revenaient dès que cela était à nouveau possible profiter de son enseignement, et que tous .les autres lui restaient si attachés. Car c'est dans notre vie d'homme que se ressentent les bénéfices de son enseignement : être toujours juste, ne pas faire de compromis sur les choses essentielles, ne pas tricher,...
Maître MURAKAMI n'était pas sensible au sensationnel et au commercial. Il n'avait accordé que très peu d'interviews.
Il n'avait jamais modifié son enseignement en facilitant par exemple le travail des débutants de façon à avoir plus d'élèves, ce qui aurait contribué à donner une image fausse de sa pratique.
Ses qualités humaines contribuaient à la confiance que nous lui faisions et en retour il s'impliquait totalement dans sa pratique ; mais il nous demandait aussi d'avoir conscience de ce que nous pouvions représenter en fonction du grade atteint. Comme Il l'expliquait lui-même dans un de ses rares interviews, il aimait ses élèves, "enseigner des techniques n'est pas suffisant, il faut aimer ses élèves. La sévérité ne sert à rien sans amour. Sans amour rien ne passe".
Cet amour, nous lui rendions et nous acceptions tous sa sévérité (celle d'un père) et sa rigueur qui nous remettaient dans le droit chemin de la pratique juste.
Bien sûr, le Maître était un très grand technicien et un très grand pédagogue.
Il a enthousiasmé plus d'un d'entre nous lorsqu'il démontrait si magnifiquement certaines techniques que nos corps pourtant plus jeunes n'arrivaient pas à comprendre.
Le simple fait de corriger légèrement une posture imparfaite nous donnait l'impression d'une autre dimension à la technique nous essayions de réaliser.
Sommes-nous aujourd'hui orphelins ? Je ne le pense pas ? Nous devons montrer qu'il avait raison de nous aimer et de nous faire confiance. Il.nous a montré la direction vers le but à atteindre et nous avons encore beaucoup à méditer et à apprendre.
Son esprit est toujours là et nous le saluons avec reconnaissance et respect à chaque entraînement.
Son enseignement devrait nous permettre de devenir de véritables hommes, libres de toute agressivité et de toute crainte.
Pierre-Jean BOYER |