C'est avec peine que nous apprenons la disparition de Tetsuji Murakami, survenue le 24 janvier 1987 à Paris.
Tetsuji Murakami fut véritablement un des pionniers du Karaté en France, puisqu'il fut le premier expert que fit venir en France Henri Plée. A cette époque, Henry Plée, qui cherchait à implanter cette discipline en France, enseignait ce qu'il en savait, mais en savait suffisamment pour savoir qu'il ne savait pas ... tout. Donc, usant de ses relations au Japon, il demanda qu'on lui envoie un expert, si possible dans le style Shotokan. Il y avait toutefois une condition : ce professeur devrait accepter de répondre à tous les défis que lui porteraient les sceptiques et les ricanants. Certains se rétractèrent, un autre ayant accepté, eut de graves ennuis de santé juste avant de partir, bref, la proposition finit par être faite à Tetsuji Murakami, qui à l'époque étudiait sous la direction de Minoru Mochizuki au Yoseikan. Lui, acceptait tous les défis que l'on voudrait mais n'était pas vraiment spécialiste du Shotokan - qu'à cela ne tienne, un rapide stage à la JKA devait pallier ce défaut et c'est ainsi que notre jeune Japonais s'embarque pour la France en général et le dojo de Henri Plée en particulier.
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La suite est bien connue, le jeune Murakami se fit rapidement une solide réputation dans le petit milieu des Arts Martiaux français. Sortant du Yoseikan et n'étant resté que peu de temps à la JKA, il ne pouvait être qu'éclectique et ne dédaigna point de montrer outre son Karaté, un peu de Kendo et aussi du lai. Il est certain que sa pratique du Kendo, fermement appuyée sur l'axiome "Karaté, jamais mal" ne reflétait peut-être pas toute la subtilité de cet Art, mais nous connaissons nombre d'inconditionnels qui se souviennent avec émotion des leçons du jeune maître et qui se flattent d'avoir été atteints du virus sous la direction musclée. Nous-même nous nous honorons d'avoir commencé sous la baguette de trois de ses plus anciens disciples, Jacques Fonfrède, Robert Chieu et Nguyen Van Nam.
Petit à petit, Tetsuji Murakami, de plus en plus accaparé par le Karaté, fut appelé à circuler en Europe, afin d'y enseigner son Art, mais son port d'attache resta toujours la France. Bien que réputé taciturne, le maître Murakami su communiquer le feu sacré à bon nombre de pratiquants qui, chose importante, pratiquent et enseignent toujours aujourd'hui en se réclamant de leur professeur. Petit à petit, de Shotokan qu'il était devenu, Tetsuji Murakami évolua vers le Shotokai, mais sans jamais dévier de la voie martiale qu'il s'était tracé.
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Petit à petit, Tetsuji Murakami, de plus en plus accaparé par le Karaté, fut appelé à circuler en Europe, afin d'y enseigner son Art, mais son port d'attache resta toujours la France. Bien que réputé taciturne, le maître Murakami su communiquer le feu sacré à bon nombre de pratiquants qui, chose importante, pratiquent et enseignent toujours aujourd'hui en se réclamant de leur professeur. Petit à petit, de Shotokan qu'il était devenu, Tetsuji Murakami évolua vers le Shotokai, mais sans jamais dévier de la voie martiale qu'il s'était tracé.
La roue de la vie a tourné, mais nous savons que Tetsuji Murakami n'est pas vraiment parti car il a laissé derrière lui de solides Budokas, qui à leur tour en ont fait d'autres qui eux aussi continueront cette chaîne sans fin de la connaissance, sans laquelle ce que nous appelons Arts Martiaux n'offrirait guère d'intérêt. Tetsuji Murakami est désormais passé des Tatami au Kamiza et c'est là que nous le saluerons avant et après chaque entraînement en même temps que tous les maîtres qui l'ont précédé et qui nous ont transmis.
François Briouze
Article paru dans le n° 38 du magazine « Bushido »
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